Une approche entrepreneuriale a permis à INEOS d’économiser 30 millions d’euros par an d’intérêts lorsque l’entreprise a refinancé certains de ses emprunts en février.
La décision prise récemment de tirer parti des marchés financiers favorables a fait suite au refinancement de l’année dernière, quand INEOS était parvenue à réduire de manière significative ses taux d’intérêt, ce qui a fait baisser ses remboursements de 140 millions de dollars par an
« Si nous combinons cette récente amélioration à celles des 18 derniers mois, nous avons réduit nos charges d’intérêt de 550 millions à 385 millions d’euros », explique Graeme Leask, Directeur financier d’INEOS Group Holdings.
INEOS a été en mesure de réduire le taux d’intérêt de son emprunt grâce à la forte demande des investisseurs souhaitant participer au succès d’INEOS.
« La réaction des investisseurs en février a été extrêmement positive », affirme Graeme. « La demande pour la nouvelle obligation a été sursouscrite sept fois. »
INEOS a payé un peu moins de 8 % d’intérêts sur ses obligations. Elle espérait payer un peu plus de 6 % sur les nouvelles. Elle est parvenue à obtenir un taux juste en dessous de 6 %.
Elle a aussi obtenu une réduction supplémentaire du taux d’intérêt sur son emprunt bancaire.
« Nous aurions pu décider d’utiliser ces économies pour rembourser l’emprunt, mais nos investisseurs savent que nous avons de nombreuses occasions de gagner de l’argent avec nos business grâce à cet investissement. Donc il est préférable pour INEOS et ses investisseurs d’utiliser cet argent plutôt que de rembourser le prêt », explique Pepter Clarkson, à la tête du service des relations avec les investisseurs chez INEOS.
Les conseillers financiers ont qualifié ce dernier accord de « grande victoire », affirme Graeme.
INEOS a attribué sa réussite à sa bonne communication avec les investisseurs, qui lui a permis de mettre en exergue les performances de l’entreprise.
« Nous sommes très ouverts avec nos investisseurs et ils apprécient cette transparence », précise Peter.
« Chaque semaine, ce qui est inhabituel dans le monde dans lequel ils investissent, nous rédigeons une mise à jour sur le marché destinée à tous les investisseurs et analystes, dans laquelle nous résumons ce qui s’est passé sur l’ensemble de nos principaux marchés. »
Cette ouverture et cette honnêteté ont également permis à INEOS de réduire le temps de négociation et d’obtention de meilleurs taux d’intérêt.
La conclusion d’un accord de refinancement obligataire pouvait prendre jusqu’à trois semaines. Il est désormais possible de le faire en quelques jours, car les investisseurs nous connaissent bien. INEOS n’avait pas besoin de refinancer ces obligations à haut rendement avant 2016, mais elle a compris qu’il serait intéressant de profiter de la bonne santé des marchés financiers et elle s’est rapidement décidée.
« Nous n’attendons généralement pas le dernier moment pour agir dans ce domaine, car nous souhaitons disposer d’une grande marge de manœuvre », explique Peter.
Ce récent accord a également permis d’améliorer la notation de crédit attribuée par Moody’s, qui correspond désormais à celle de Standard & Poor’s, à savoir B1/B+.
« Les agences de notation de crédit sont conservatrices par nature et leur scénario unique est « la fin du monde est pour demain » ; donc l’obtention d’une meilleure note à ce moment précis est une bonne nouvelle », affirme Peter.
Cette amélioration comporte d’autres avantages, dont la possibilité de négocier davantage de crédits avec les fournisseurs, ce qui améliore les flux de trésorerie.
Selon l’analyste de Moody’s, Douglas Crawford, cette révision à la hausse de la note reflète la performance « résistante » d’INEOS en 2013 et les bonnes prévisions quant aux résultats de l’entreprise cette année. Le directeur d’INEOS AG Finance, John Reece, a expliqué que le groupe avait obtenu de bons résultats en 2013 et que 2014 avait bien commencé. La majeure partie des recettes d’INEOS proviennent toutefois des États-Unis, avec une part de 60 % en 2012 qui est passée pratiquement à 70 % l’année dernière.
« Le schiste n’est pas la seule raison de notre succès aux États-Unis, mais il a joué un rôle majeur », a-t-il affirmé.
INEOS prévoit d’investir massivement aux États-Unis au cours de l’année prochaine. « Cet investissement est clairement notre priorité numéro un », précise John.
Les projets prévus comprennent une usine de polyéthylène, une usine d’oligomères et éventuellement une nouvelle usine d’oxyde d’éthylène.
Selon John, « L’Europe, en particulier le sud de l’Europe et le Royaume-Uni, reste un défi, mais notre décision d’y importer de l’éthane bon marché dérivé du schiste américain permettra de réduire les coûts d’exploitation de nos craqueurs de gaz européens, ce qui nous aidera à rester compétitifs. »
Par la suite, cette aventure, débutée en avril 2012 lorsqu’INEOS a obtenu le plus grand prêt à contrat allégé jamais obtenu par une entreprise européenne et le plus important au monde depuis la crise du crédit, se poursuivra.
« Cela fait partie de notre stratégie », explique Graeme. « Nous sommes des opportunistes, donc si une opportunité de réduire nos taux d’intérêt ou de prolonger notre financement se présente sur le marché, nous sommes toujours prêts à la saisir. »