Les défis sont incontournables et INEOS en a rencontré plus d’un ces 25 dernières années. Mais deux événements majeurs ont ébranlé INEOS, la crise financière de 2008 et un violent conflit social en Écosse en 2013.
La crise financière fut la pire depuis la Grande dépression et reste, pour INEOS, l’une des périodes les plus sombres de l’histoire du groupe, appelant alors ses investisseurs au calme. Quant au litige de Grangemouth, il a failli se conclure par la fermeture du craqueur de gaz, non rentable.
INEOS a non seulement survécu à ces deux événements, mais en est sorti plus forte. D’une part, INEOS a décidé de rencontrer régulièrement ses investisseurs, et d’autre part, l’investissement dans le site de Grangemouth a suscité une renaissance avec l’introduction du gaz de schiste en Écosse.
En 2008, le monde affronte la pire crise financière depuis la Grande Dépression. Et INEOS n’échappe pas à la tourmente, la crise se propageant en très peu de temps au-delà de l’Atlantique. Trois ans plus tôt, John Reece, Andy Currie et Sir Jim Ratcliffe avaient conclu le contrat du siècle après avoir emprunté $9 milliards pour racheter la vaste activité chimique de BP. Mais avec la crise, les banques sont sur le point de tourner le dos à INEOS. « Ce fut indéniablement la période la plus sombre de notre histoire » déclare John.
INEOS rencontre ses créanciers et parvient à obtenir une exemption temporaire du covenant avec les banques, acceptant en contrepartie de payer des intérêts plus élevés sur ses prêts.
Mais la réunion s'avère pénible et difficile. Toutefois, elle a le mérite d’ouvrir les yeux à INEOS : il est temps de changer.
Depuis des années, Jim, John et Andy se concentrent uniquement sur le développement de l’activité, négligeant les relations avec les investisseurs.
« Nous avons pris conscience que maintenant que nous faisions face à un problème, nous n’avions aucun ami » se rappelle Jim.
Ils quittent la réunion déterminés à organiser une journée des investisseurs une fois par an.
Et c’est exactement ce qu’ils ont fait depuis. « À cette époque, les investisseurs ne nous comprenaient pas vraiment, mais désormais nous faisons tout pour leur expliquer au mieux les diverses activités » précise John.
« Ainsi, lorsque nous demandons un financement, ils savent ce qu’est INEOS et nous n’avons plus qu’à gérer la transaction. »
Litige avec les travailleurs de Grangemouth
En 2013, le site de Grangemouth, en Écosse, est en proie à un violent conflit social. INEOS avait annoncé sa volonté d’investir £300 millions dans le cadre d’un plan de survie visant à faire venir du gaz de schiste américain, indispensable, à condition de parvenir à réduire les coûts de ce site déficitaire.
Grangemouth n’avait plus obtenu de bons résultats après la crise de 2008 et était soutenu par d’autres entreprise du groupe INEOS.
« Nous ne pouvions pas financer des pertes indéfiniment » indique John Reece.
Quand le personnel refuse l’offre de l’entreprise, INEOS déclare vouloir fermer le craqueur de gaz, qui traite le pétrole et le gaz de la mer du Nord depuis plus de 50 ans.
« Nous savions que c’était un sujet politique brûlant, mais nous étions déterminés » ajoute John. « Nous ne bluffions pas. »
La décision laisse le syndicat stupéfait. Il accepte tous les changements requis pour garantir l’investissement de £300 millions.
« La rapidité de ce revirement m’a assez surpris » reconnaît Declan Sealy, directeur commercial chez INEOS Acetyls. « C’était incroyable. »
Le site, autrefois sur le point de disparaître, a connu une véritable renaissance.
Et le gigantesque réservoir de gaz, construit pour stocker le gaz de schiste américain, se dresse aujourd’hui comme un symbole d’espoir.