Pouvons-nous vivre sans pétrole ni gaz ? Devons-nous tout bonnement arrêter d’utiliser du pétrole ?
Une minorité bruyante vous répondrait oui. Nous disons non, car notre qualité de vie en dépend. Sans pétrole ni gaz, tout ce sur quoi la société s’appuie désormais disparaîtrait, purement et simplement : iPad, iPhone, vêtements, voitures, médicaments, shampooing, peintures, engrais et jouets, pour ne citer que quelques exemples. La vie telle que nous la connaissons n’existerait pas.
Beaucoup ont conscience que c’est grâce au pétrole et au gaz que nous chauffons nos maisons et nos bureaux, que nous préparons nos repas et nous rendons d’un point A à un point B. Mais combien savent que le pétrole et le gaz sont également des matières brutes indispensables du secteur chimique ? Et que le secteur chimique utilise des particules disponibles dans le gaz pour fabriquer le large éventail de produits sous-tendant la société moderne ?
Nous ne pouvons pas vivre sans pétrole ni gaz. Ils sont essentiels à notre quotidien et le resteront sans doute pendant encore des décennies, même après la transition vers le net zéro d’ici 2050.
Pouvons-nous vivre sans pétrole ni gaz ?
Les combustibles fossiles n’ont jamais autant échauffé les esprits. Partout sur le globe, des mouvements de protestation se font de plus en plus entendre, avertissant, par exemple comme Just Stop Oil, que de nouvelles extractions de gaz et de pétrole « précipiteront la chute de la civilisation humaine ». Le scénario qu’ils dépeignent fait froid dans le dos. Mais INEOS, l’une des nombreuses entreprises ciblées du fait de son recours au gaz et au pétrole, pense que l’éducation est la clé pour changer les mentalités.
Le président exécutif d’INEOS Energy, Brian Gilvary, a déclaré qu’un débat franc et honnête s’imposait avec le public concernant l’énergie, en particulier le gaz et le pétrole.
« Aujourd’hui, le pétrole et le gaz répondent à un besoin » dit-il. « Et très franchement, le monde ne pourrait pas s’en passer dès demain. Si nous arrêtions brutalement d’utiliser du pétrole et mettions fin aux nouveaux développements relatifs au pétrole et au gaz, de vastes parties du monde tomberaient dans la précarité énergétique. Voilà ce que le monde doit savoir.
La question n’est pas de se détourner du pétrole et du gaz. Il s’agit de les décarboner. Sans cela, nous n’avons aucun espoir de maintenir les températures bien en dessous des deux degrés. »
Les secteurs chimiques, pétroliers et gaziers sont indissociables.
INEOS, qui dirige ses propres activités pétrolières et gazières, utilise aussi d’immenses quantités de pétrole et de gaz pour faire fonctionner ses usines de fabrication de produits chimiques.
Mais cela peut changer, et c’est d’ailleurs le cas, avec les millions investis par INEOS dans son approvisionnement en énergie issue de parcs éoliens et photovoltaïques.
Toutefois, le secteur chimique exploite aussi le gaz et le pétrole comme matériaux bruts, transformant par exemple l’éthane en éthylène, pierre angulaire de la société moderne, des vêtements aux médicaments, en passant par les appareils électroniques et les voitures.
« Nous ne pouvons pas tout remplacer par des bioénergies » explique Greet Van Eetvelde, Responsable mondiale climat, énergie et innovation chez INEOS.
« Nous ne pouvons pas tout remplacer par des énergies renouvelables. »
Nombre de produits d’INEOS, fabriqués à partir de gaz et de pétrole, servent aussi à fabriquer des éoliennes, des panneaux photovoltaïques et d’autres technologies du renouvelable.
« Notre entreprise est très diversifiée » indique-t-elle.
« Nous sommes partout. Vous ne verrez pas le nom d’INEOS sur votre dentifrice, mais nous sommes bien là. Il en va de même avec l’aspirine que vous prenez pour des maux de tête, par exemple. »
« Ces manifestants, qui se collent aux murs, ne pourraient pas le faire sans les produits chimiques contenus dans la colle. Si vous voulez dissoudre cette colle, alors vous utilisez un dissolvant issu du secteur chimique, lui aussi. Voilà l’absurdité de la situation. »
Pendant la pandémie de COVID-19, le groupe INEOS a été classé parmi les secteurs indispensables et a rejoint les acteurs permettant de maintenir la société en fonctionnement. Indispensable non seulement pour les masques, mais aussi pour la production de vaccins.
Tom Crotty, directeur des communications du groupe INEOS, a déclaré que la demande en produits INEOS de santé et d’hygiène fut sans précédent.
« Nous n’avions jamais rien connu de tel » dit-il.
La production s’est intensifiée sur les sites d’INEOS afin de satisfaire la demande mondiale en produits chimiques pour ralentir la propagation de la maladie et aider à soigner les personnes infectées.
Le groupe a détourné des ressources de secteurs non essentiels de sites basés en Amérique, en Europe continentale et au Royaume-Uni pour maintenir l’approvisionnement en produits chimiques essentiels vers les sites fabriquant du matériel médical, des désinfectants et des équipements vitaux.
Et en l’espace de 10 jours, le groupe a construit trois nouvelles fabriques de gel hydroalcoolique pour produire, mettre en bouteille et distribuer directement chaque mois des millions de bouteilles de désinfectant pour les mains à destination des hôpitaux, gratuitement.
INEOS ne détourne pas le regard des défis colossaux auxquels le monde est confronté.
Cependant, l’entreprise est extrêmement optimiste.
« Je crois que cette quatrième transition énergétique sera la plus passionnante de toutes » affirme Brian, qui a rejoint INEOS après avoir un moment envisagé de prendre sa retraite.
« Nous voyons les technologies progresser à une telle vitesse que je pense qu’un jour, les sources d’énergie seront interconnectées. »
D’après l’ancien directeur financier de BP, l’un des problèmes majeurs est que très peu de gouvernements dans le monde disposent de politiques énergétiques intégrées et communes.
« La Chine dispose de telles politiques, parce qu’elle achète beaucoup d’énergie et n’a pas les mêmes ressources énergétiques que d’autres pays » explique-t-il.
« C’est pourquoi elle développe des parcs éoliens et ravive d’anciennes mines de charbon. »
« Elle sait qu’elle a besoin de diverses sources d’énergie et que les solutions devront se baser sur l’ensemble de ces sources. »
Il a ajouté que c’est aussi la raison pour laquelle la Chine a fixé son objectif net zéro à 2060 et non 2050.
D’après Brian, le monde doit traiter la question du CO2, le gaz largement tenu pour responsable du changement climatique.
« Vous pouvez développer une activité pétrolière à condition de disposer en parallèle d’une activité viable de captage du carbone » détaille-t-il.
C'est désormais le cas d’INEOS.
Plus tôt dans l’année, le groupe a lancé le premier projet transfrontalier au monde de captage du carbone en mer, au Danemark.
Le projet Greensand est une première mondiale. Une fois pleinement opérationnel, il pourrait permettre de stocker en permanence jusqu’à huit millions de tonnes de CO2 par an dans le sous-sol marin.
Mais les ambitions d’INEOS ne s’arrêtent pas là.
Le groupe investit massivement dans l’économie circulaire pour s’assurer que ses produits sont recyclables et ainsi fabriquer le plastique à partir de plastique plutôt que d’hydrocarbures.
Il a créé une nouvelle entreprise pour contribuer à bâtir une économie soutenue par l’hydrogène, qui ne produit aucune émission lorsqu’il est utilisé comme carburant.
« Nous ne pouvons pas appuyer sur un bouton et accomplir tous ces changements du jour au lendemain » explique le président d’INEOS, Sir Jim Ratcliffe. « Il faut du temps et des investissements. »
Elfie Méchaussie, qui a étudié le génie chimique, est spécialiste en carbone et en environnement pour la branche INEOS O&P Europe en Suisse.
« INEOS a un rôle à jouer et c’est en travaillant de l’intérieur que je peux changer la donne » déclare-t-elle.
Elle fait partie du groupe réseau de la jeunesse pour le climat et l’énergie (yCEN) d’INEOS, chargé de trouver des réponses à certaines des difficultés majeures auxquelles l’humanité fait face.
Une tâche ardue, mais les membres du groupe yCEN sont portés par la perspective de la différence qu’ils peuvent faire.
« Voilà pourquoi je travaille pour une entreprise pétrochimique » ajoute-t-elle.