36 ENTREPRISES. 182 SITES. 31 PAYS.
Le chemin parcouru est impressionnant, mais les propriétaires d’INEOS n’ont absolument pas l’intention de ralentir
le rythme. Sir Jim Ratcliffe, John Reece et Andy Currie ont encore beaucoup à accomplir avant d’envisager de peut-être prendre leur retraite.
« Ces 25 années se sont écoulées en un clin œil » déclare Jim, fondateur de l’entreprise en 1998. « Mais notre soif de défis est inextinguible et je crois que lors des cinq prochaines années, nous allons encore nous développer de 50 à 100 %. »
Le formidable parcours d’INEOS commence en 1998, en Belgique, lorsque Jim rachète à BP la pleine propriété d’un de ses sites, à Anvers.
Dès lors, sous la direction de Jim, John et Andy, l’entreprise s’est développée depuis cet unique site d’Anvers jusqu’à devenir l’une des plus grandes au monde, avec des ventes annuelles de $68 milliards, et comptant plus de 26 000 employés dans 31 pays.
Tous trois partageaient une vision (et un état d’esprit similaire) et ont saisi des opportunités qui étaient passées inaperçues.
C’est ainsi qu’ils dirigent leur entreprise depuis.
« Je crois que nous n’avons jamais élaboré de plan stratégique sur cinq ans » déclare John.
Ils ont plutôt façonné un lieu où l’on laisse libre cours aux idées, où la créativité peut s’exprimer, où l’on fait face aux défis sans les craindre et où le mot « impossible » n’existe pas.
Steph McGovern, qui dirige désormais sa propre émission de débat au Royaume-Uni, était auparavant journaliste économique pour la BBC.
« Le monde des affaires ne me surprend plus beaucoup, mais INEOS, oui » explique-t-elle.
« L’entreprise n’a de cesse de repousser les limites du possible pour une entreprise internationale articulée autour de la pétrochimie. »
Elle figure parmi les sept auteurs choisis pour commenter la réussite d’INEOS dans un nouveau livre, intitulé Grit, Rigour & Humour: The INEOS story, publié en juillet pour commémorer le 25e anniversaire de l’entreprise.
Ces trois valeurs essentielles, la ténacité, la rigueur et l’humour, sont solidement ancrées dans les 36 entreprises d’INEOS et ont contribué à conclure 177 contrats ces 25 dernières années.
« Dans un secteur parfois difficile, faire preuve de ténacité est indispensable » affirme Jim. « Et la rigueur est aux antipodes de l’improvisation. »
L’humour parle de lui-même.
Au début, Jim, John et Andy ont essentiellement développé l’entreprise via l’acquisition d’actifs peu prisés, voire indésirables, auprès d’entreprises comme BP et ICI.
« Ça ne nous a pas coûté très cher, parce que peu de personnes les convoitaient » explique Jim.
L’acquisition la plus importante a lieu en 2005 : en 30 jours, INEOS lève $9 milliards pour racheter Innovene à BP.
« Ce fut immensément transformateur pour l’entreprise » déclare Andy.
Du jour au lendemain, INEOS est devenue la quatrième plus grande entreprise chimique du monde.
Si la pétrochimie reste au cœur de l’activité d’INEOS, et si c’est grâce à ses produits que le monde moderne se maintient, le groupe s’est aventuré dans les secteurs du sport, de la mode, des articles de consommation, de la préservation et des voitures.
Par ailleurs, il a alloué de plus en plus de temps et d’argent pour aider à lutter contre l’obésité infantile et la pauvreté touchant les enfants, et contrer la résistance aux antimicrobiens, qui rend les antibiotiques inefficaces.
En 2008, l’entreprise survit à la plus grande crise financière depuis la Grande dépression et, cinq ans plus tard, à un violent conflit social ayant failli entraîner la fermeture du plus important employeur manufacturier d’Écosse.
« Très peu d’entreprises britanniques comptent de tels accomplissements en seulement un quart de siècle » déclare Mark Killick, un ancien producteur de la BBC travaillant étroitement avec INEOS depuis de nombreuses années.
Bien qu’INEOS ait toutes les raisons de se féliciter des succès de ces 25 dernières années, le groupe ne s’attarde pas sur le passé.
Aujourd’hui, l'entreprise a pleinement conscience d’évoluer dans un monde bien différent de celui de 1998.
Le monde actuel exige que les entreprises énergivores changent pour contribuer à prévenir les effets les plus néfastes du changement climatique.
INEOS a un plan. Un plan pour réduire radicalement les émissions de CO2. Un plan pour éviter que des tonnes et des tonnes de plastique finissent dans des décharges. Et un plan via son secteur énergétique pour maintenir ses activités pendant la transition vers les énergies bas carbone de demain.
Et ce plan est déjà largement mis en œuvre.
« INEOS vous pousse à penser autrement, à faire preuve de souplesse, à être direct et à travailler en dépassant les conventions » déclare le Dr. Anne-Gret Iturriaga-Abarzua, directrice de la communication d’entreprise chez INEOS Olefins & Polymers Europe du Nord à Cologne, en Allemagne.
Le futur ne laisse pas la place à la pusillanimité ou au manque de vision. Heureusement, ces deux caractéristiques ne s’appliquent pas aux membres d’INEOS.