Ces projets ont le potentiel d’améliorer considérablement notre compréhension des technologies de stockage de carbone et de favoriser leur expansion. Ils aideront également l’Europe à atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de CO2, pour 2030 et au-delà.
Les énergies fossiles ont été le moteur du progrès humain, au cours de ces 260 années. Mais le monde doit maintenant changer. Partout, l’industrie est exhortée à se libérer de sa dépendance au pétrole et au gaz, pour trouver des alternatives renouvelables. Et INEOS a décidé de relever ce défi.
Le groupe a déjà fait des progrès, en exploitant des technologies faibles en carbone, en réduisant ses émissions et en améliorant les performances de ses usines.
Il est aussi très impliqué dans des projets de captage et de stockage de carbone en Europe et aux États-Unis.
À Grangemouth, en Écosse, INEOS et Petroineos font partie intégrante du Scottish Cluster, en partenariat avec le Acorn Project, pour capter et stocker jusqu’à un million de tonnes de CO2 d’ici 2027.
Le site travaille également au développement du premier système de captage et de stockage de carbone en Écosse, faisant la liaison entre le cœur industriel du pays et le système de transport et de stockage du CO2 d’Acorn, au nord-est.
À Anvers, en Belgique, INEOS fait partie du consortium Antwerp@C, pour étudier la faisabilité technique et économique de la construction d’une infrastructure dédiée au captage et stockage du CO2.
Le projet a le potentiel d’amener une réduction de neuf millions de tonnes d’émission de CO2 entre aujourd’hui et 2030.
À Houston, au Texas, INEOS fait partie des 11 entreprises qui soutiennent le déploiement à grande échelle de technologies de captage et de stockage, qui permettraient la capture et le confinement permanent de près de 50 millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2030, et 100 millions de tonnes d’ici 2040.
Enfin, au Danemark, INEOS Greensand est le premier projet en Europe où d’énormes réservoirs de gaz sont utilisés pour enfouir du carbone sous la mer du Nord, de manière permanente.
Le projet danois a le potentiel de stocker jusqu’à huit millions de tonnes de CO2 chaque année, dans les zones de Siri et Nini gérées par INEOS, une fois que la production y aura cessé.
Au moment où nous publiions ce numéro de INCH, le consortium Greensand était sur le point de déposer une demande de subvention auprès du programme de développement et de démonstration des technologies énergétiques (Energy Technology Development and Demonstration Program) au Danemark.
Si la demande est acceptée, le consortium espère commencer son travail d’ici la fin de l’année, avec la mise en place du projet pilote d’injection de carbone offshore, fin 2022.
« Greensand a rassemblé un consortium puissant de 29 entreprises », déclare Mads Weng Gade directeur national (Danemark) et directeur commercial pour INEOS Energy. « Ce sont des acteurs majeurs au Danemark et partout dans le monde. »
Le projet prévoit de stocker définitivement jusqu’à 90 % du CO2 émis par les centrales électriques, les fonderies d’acier et les cimenteries.
Il sera capturé et transporté vers une plateforme offshore par bateau.
De là, grâce à la plateforme pétrolière existante, le CO2 sera injecté sous forme liquide dans les réservoirs, à plus d’un kilomètre sous le fond de la mer, où il remplira naturellement les puits de gaz et de pétrole vides.
Brian Gilvary a rejoint INEOS il y a quelques mois, en tant que directeur exécutif de la nouvelle entreprise INEOS Energy. C’est un homme qui possède énormément d’expérience dans l’industrie énergétique.
Selon lui, les industries énergivores doivent trouver un moyen de gérer les émissions de CO2 associées au changement climatique, si elles souhaitent décarboner leurs opérations et garantir la pérennité de secteurs sans lesquels l’humanité ne pourrait pas vivre (chauffage, électricité, etc.)
« C’est le grand défi pour l’industrie et aussi pour la planète », explique-t-il. « Car même lorsque le monde entier s’est mis à l’arrêt pendant la pandémie, nous continuions à consommer plus de 80 millions de barils de pétrole chaque jour. Le pétrole était resté la principale source d’énergie. »
D’après lui, le projet Greensand devrait grandement contribuer à la compréhension d’INEOS des technologies de stockage de carbone et favoriser leur expansion. Il devrait également aider de nouvelles entreprises.
Le président d’INEOS, Jim Ratcliffe, veut que son groupe soit à la pointe de l’industrie et pense que l’expérience et le leadership de Brian l’aideront à atteindre cet objectif.
« Nous sommes ravis que quelqu’un comme Brian ait accepté de nous rejoindre, en cette période de grande transformation dans l’industrie énergétique », déclare-t-il.
Dans les quelques mois qui ont suivi sa nomination, Brian a travaillé avec l’équipe d’INEOS Energy pour repositionner ses actifs.
Ce qui a mené à l’acquisition de tous les actifs de production pétrolière de Hess, au Danemark, et à la vente d’une entreprise pétrolière et gazière détenue par INEOS, en Norvège. L’objectif était de créer de nouvelles opportunités pour réinvestir encore plus dans la transition énergétique.
« Même selon les standards d’INEOS, ces accords se sont conclus assez rapidement. »
INEOS Energy possède maintenant tout le champ pétrolifère de Syd Arne, au Danemark, et prévoit de booster sa production dans les 20 prochaines années.
L’interdiction de l’exploration et de la production gazière et pétrolifère envisagée par le Danemark, à l’horizon 2050, n’inquiète pas INEOS.
« Nous savons qu’il n’y aura plus d’exploration après 2050, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse », explique Brian, ancien responsable financier chez BP. « En revanche, cela permet d’avoir un calendrier pour l'exploitation de ces actifs jusqu'à la fin de la vie de ces champs. Notre produit sera largement terminé d’ici 2050. »
L’accord avec Hess permet également de renforcer la position d’INEOS et sa capacité à passer à la prochaine phase du projet Greensand.
Brian, qui a récemment été récompensé par le Conseil mondial de l'énergie, pour l’ensemble de sa carrière et sa contribution exceptionnelle à l’industrie, a quitté BP l’année dernière.
Mais INEOS est venu frapper à sa porte...
Il s’agit d’une entreprise extraordinaire et pionnière, et c'est un secteur trop passionnant pour ne pas en faire partie », explique-t-il.
Selon lui, INEOS va jouer un rôle majeur dans la transition énergétique, compte tenu de ses actifs, de ses technologies ainsi que de la détermination et de la volonté qui animent les personnes qui y travaillent, pour atteindre des objectifs.
« La solution au problème du changement climatique va en grande partie dépendre de l’industrie gazière et pétrolière. Et INEOS va jouer un rôle central dans cette transition énergétique, que ce soit par l’approvisionnement en gaz et en pétrole, au cours des prochaines décennies, ou plus tard avec des solutions énergétiques alternatives, comme l’hydrogène et le captage de carbone. »
Il ajoute : « Il s'agit d'une entreprise technologique de premier plan qui sera en mesure d'affronter la concurrence, dans tous les aspects de la transition énergétique. »
Un deal à 150 millions de dollars pour restructurer le business d’INEOS dans l’énergie
La décision d’INEOS Energy d’acheter tous les actifs de production pétrolière de Hess, au Danemark, va transformer l’activité d’INEOS en mer du Nord. Le directeur exécutif Brian Gilvary a déclaré que l’accord à 150 millions de dollars convenu plus tôt cette année aurait les avantages suivants :
- AGRANDIR le portefeuille d’INEOS
- AMÉLIORER la répartition entre ses actifs pétroliers et gaziers, qui étaient fortement dominés par le gaz.
- FOURNIR des opportunités de croissance et
- DÉBLOQUER des synergies financières et opérationnelles.
« Nous étions dans une position au Danemark, où il fallait soit évoluer, soit se retirer. Cet accord représente une avancée majeure dans la restructuration de notre business, dans le domaine de l’énergie. »
Cela signifie également qu’INEOS possède maintenant tout le champ pétrolifère de Syd Arne, au Danemark, ainsi que la part de 4,8 % de Hess, dans le champ de Solsort géré par INEOS.
Les installations seront exploitées parallèlement au projet Greensand, qui a franchi un premier cap en novembre, lorsque DNV GL a convenu que le réservoir de gaz souterrain pouvait contenir du CO2 compressé en toute sécurité.
Plus récemment, 29 membres du consortium ont convenu d’appuyer Greensand dans son projet pilote de stockage de carbone, pour soutenir l’objectif ambitieux du Danemark de réduire de 70 % ses émissions de CO2 d’ici 2030.
« Nous avançons pas à pas », explique Mads Weng Gade, directeur national (Danemark) et directeur commercial pour INEOS Energy.
« Nous avons maintenant un consortium en place. Et si nous parvenons à obtenir un soutien permanent du gouvernement et du comité consultatif danois, Greensand pourra passer à l’étape supérieure, dans sa contribution à la stratégie climatique danoise. »
La possibilité de stocker jusqu'à 8 millions de tonnes de CO2 par an va grandement aider le Danemark à atteindre son objectif de réduction des émissions pour 2030.
Un ancien responsable de BP rejoint INEOS
INEOS connaît bien Brian Gilvary. Chez BP, il était souvent impliqué dans la passation d’accords avec INEOS.
L’année dernière, à peine, il menait les négociations avec INEOS pour la vente des entreprises de BP dans la production d’hydrocarbures aromatiques et d’acétyles, pour 5 milliards de dollars. Il a témoigné un profond respect pour l’approche d’INEOS, visant à garantir le meilleur accord pour les deux compagnies.
« INEOS a une grande intelligence commerciale et j’ai pu constater avec quelle rigueur ils concluent un accord. Mais ils écoutent et comprennent aussi le point de vue de l’autre partie. Ceci dit, je préfère largement être du même côté qu’eux à la table des négociations. »
Ce qui a aussi impressionné Brian depuis qu’il est devenu directeur exécutif d’INEOS Energy, c’est l’obsession d’INEOS pour la sécurité et son humilité.
« INEOS est sous-estimé à bien des égards. Le style de la maison consiste à délivrer, puis à discuter des réussites et à tirer les leçons des choses qui ont moins marché. »
Brian a passé 34 ans chez BP et a aidé la compagnie à traverser les moments les plus difficiles, notamment en 2010, lors de l’explosion de la plateforme de forage dans le golfe du Mexique, qui a conduit au pire désastre environnemental dans l’histoire des États-Unis. ●
Projet de captage du carbone
La phase 1 du projet Greensand est déjà terminée. Le projet a le potentiel de stocker jusqu’à huit millions de tonnes de CO2 chaque année, dans les zones de Siri et Nini gérées par INEOS, une fois que la production y aura cessé.
- La technologie de captage de carbone permet de récupérer jusqu’à 90 % du CO2 rejeté par des émetteurs à haute intensité.
- Le CO2 sera capturé et transporté vers une plateforme offshore par bateau.
- Il sera ensuite injecté sous forme liquide dans des réservoirs géologiques, à plus de 1500 mètres en dessous des fonds marins. Le CO2 remplira naturellement les réservoirs vides de gaz et de pétrole, où il sera stocké de manière permanente, sous la mer du Nord.
- L’objectif, d’ici 2030, est de pouvoir stocker entre 3,5 et 4 millions de tonnes de CO2 chaque année.