Pour des millions de personnes dans le monde entier, le travail en poste fait partie du quotidien. Mais ceux qui font tourner les entreprises 24 heures sur 24 peuvent faire plus qu’ils ne le pensent pour se faciliter la vie, améliorer leur santé et être plus heureux.
Le travail en poste n’a rien de nouveau, comme vous le diront ceux qui travaillent en production.
Quand des process continus de production prennent plusieurs jours pour être mis en route ou arrêtés, il n’est tout simplement pas pratique de fonctionner sur le mode normal des 9h-17h.
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes travaillent en poste pour répondre à tout instant aux exigences et besoins de la société.
Ce qui est crucial, c’est de gérer au mieux le travail en poste, faire la transition entre les jours et les nuits et inversement, tout en gardant la forme.
Steve Gasser, opérateur depuis huit ans dans l’usine d’INEOS Joffre LAO, est membre d’une équipe de 35 opérateurs qui gèrent les opérations quotidiennes de l’usine. Il explique que son expérience lui a prouvé que le travail en poste a des effets différents selon les personnes.
« Plus on vieillit, plus il devient difficile pour le corps de s’adapter aux horaires décalés », précise-t-il. « Cela peut avoir un effet sur votre dynamisme, la façon dont vous pensez, dont vous vous sentez physiquement, au travail ou à la maison.
Certaines rotations sont plus faciles que d’autres. L’hiver est la période la plus difficile, à cause du froid et des heures limitées de jour. »
Cette expérience est assez courante. Elle ressemble beaucoup au décalage horaire. Mais les salariés peuvent faire plus qu’ils ne le croient pour réguler leur horloge interne, en contrôlant ce qu’ils mangent et boivent, en s’assurant d’un sommeil de bonne qualité et en faisant de l’exercice.
Steve, qui travaille en poste depuis plus de 25 ans, explique que la plupart des salariés de ce type évitent la caféine et les boissons énergisantes, qu’ils apprennent rapidement à dormir quand ils en ont l’occasion et qu’ils font souvent de l’exercice.
Le Dr Adam Carey, fondateur et directeur de Corperformance, donne ses conseils: « Ces dernières années, les chercheurs ont également trouvé que certains types de nourriture, s’ils sont pris à certaines heures, peuvent réduire jusqu’à plus de 70 % l’impact du passage d’un créneau horaire à un autre (décalage horaire), et cela peut s’appliquer en grande partie au travail en poste ».
La consommation d’aliments riches en protéines augmente la vigilance tandis qu’un repas riche en glucides endort en raison des hormones qui sont produites par ces aliments.
« Si le régime alimentaire est associé à de l’exercice et à un sommeil de bonne qualité dans un endroit frais et correctement assombri, les effets peuvent être impressionnants. »
Ceux qui travaillent de façon décalée et passent des jours aux nuits font déjà un certain nombre de choses. Pour limiter l’impact de la première nuit, ils essaient souvent d’aller se coucher beaucoup plus tard que la normale (à 2h par exemple), ainsi, ils dorment et se lèvent plus tard que la normale le premier jour où ils sont de nuit, avec un peu de chance, vers 11h ou même midi.
« Les nutritionnistes ont aussi découvert qu’avant le changement, il peut être utile de réduire les réserves en sucre du corps », explique Adam. « Mais d’après notre expérience, il faut que ce soit fait au moins 24 heures avant le changement d’horaire. »
Notre conseil serait que le salarié supprime les glucides le dernier jour de la période d’équipe de jour et qu’il mange des repas protéinés à la place.
En bref, cela veut dire que, ce jour là, il ne doit pas consommer de pain, de riz, de pâtes, de légumineuses, de céréales, d’aliments sucrés, de biscuits au chocolat ou de gâteaux.
Lorsqu’il se réveille le premier jour où il passe en équipe de nuit, un salarié devrait manger très léger pendant la journée et avant de commencer son travail. Tous ses repas devraient être riches en protéines et pauvres en glucides.
Pendant son travail, et pour rester éveillé, tous ses repas et ses encas devraient eux aussi être riches en protéines et pauvres en glucides.
Il est aussi très important de boire beaucoup d’eau.
Il est très fréquent que les gens soient fatigués et manquent de concentration uniquement parce qu’ils sont légèrement déshydratés.
« À la fin de la nuit de travail, un peu d’exercice peut être utile avant de prendre un repas riche en glucides et faible en protéines, comme des pâtes, car cela libère l’hormone qui nous aide à dormir. »
Adam donne également des conseils pour avoir un sommeil de bonne qualité. Selon lui, l’endroit où vous dormez est essentiel.
« Beaucoup de gens dorment dans des pièces qui sont simplement trop chauffées », dit-il. « Il est très important de faire légèrement baisser la température de base de son corps.
Si la pièce ou la couette empêche d’être au frais, alors on aura plus de mal à dormir, à rester endormi, même si on est fatigué. »
Misti Jezek, opératrice et chef d’équipe à l’usine de fabrication de polypropylène d’INEOS Chocolate Bayou works, travaille en équipe depuis près de 19 ans. Elle s’assure toujours que sa chambre est au calme, au frais et sombre.
La température de la pièce ne devrait pas dépasser 16 oC (69 oF) – voire même 12-14 oC (53-57 oF).
Après un bon petit somme, il est important de boire beaucoup d’eau puis de bien manger.
« Si en hiver, la nuit tombe alors que vous êtes censé vous lever, une lampe à éclairage automatique peut avoir l’effet voulu et vous aidera à vous réveiller d’une façon plus naturelle », indique Adam.
« Il est aussi important que l’éclairage au travail soit vif. »
Après quatre nuits de travail, il est courant de recourir à l’une de ces deux stratégies. Soit rentrer chez soi et dormir rapidement, mais en se levant plus tôt, soit essayer de ne pas dormir et d’aller au lit plus tôt. Quoi qu’il en soit, au réveil, essayez de faire de l’exercice, mangez un repas riche en protéines et évitez les féculents.
Au moment de dormir, un repas à base de féculents augmentera les chances de s’endormir.
C’est ce que fait Kenneth Cockheijt, un jeune opérateur de procédés chimiques basé à Anvers.
« Je m’entraîne assez souvent au centre de fitness, ou je fais du vélo si je le peux, comme ça, j’ai toujours sommeil quand il le faut », dit-il.
Lorsqu’il a du mal à s’endormir, il trouve que cela l’aide d’écouter de la musique. Il fait également attention à son alimentation et il modifie ses repas pour avoir plus d’énergie quand il en a besoin.
Les environnements de travail sont rarement parfaits, mais en gérant votre alimentation et en faisant de l’exercice, vous serez non seulement plus heureux et en meilleure santé, mais vous pourrez aussi profiter au maximum du temps que vous passez chez vous.
Et depuis que Misti a commencé à travailler en poste, quand sa fille avait trois ans, cela est très important pour elle.
« Au fil des ans, le travail en équipe m’a donné l’occasion d’assister aux fêtes et aux manifestations de l’école de ma fille plus souvent que les parents qui travaillent aux heures de bureau », explique-t-elle.
Comment se simplifier la vie quand on travaille en équipe?
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Avant de prendre le travail, mangez des repas riches en protéines pour être plus éveillé
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Avant de vous coucher, mangez des repas riches en glucides
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Dormez dans une pièce sombre et fraîche. La température de la pièce ne doit pas dépasser 16o C
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Faites de l’exercice à chaque fois que cela est possible
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Buvez beaucoup d’eau