Les fabricants de PLASTIQUE en Europe se sont également fixé une liste ambitieuse de « choses à faire » pour prouver au monde que le plastique est un matériau adapté au 21e siècle.
Ils s’engagent à rendre recyclables ou réutilisables 60 % de tous les emballages plastiques d'ici à 2030, avec l'objectif d’atteindre 100 % en 2040.
Ils se sont également engagés - dans le cadre d'un engagement volontaire - à faire davantage pour empêcher les déchets plastiques de se retrouver dans l'environnement et à trouver des matières premières de substitution au pétrole et au gaz.
Dans le cadre de Plastics 2030, PlasticsEurope a lancé trois plates-formes européennes - Vinyls Circular Solutions, Styrenics Circular Solutions et Polyolefin Circular Economy Platform - pour réunir les entreprises qui veulent contribuer au changement.
Un panel indépendant, composé de représentants du monde universitaire, de la Commission européenne et du Parlement européen, suivra régulièrement les progrès accomplis et en rendra compte.
En ce qui concerne INEOS, l'un des principaux producteurs mondiaux de plastique, elle n'attend pas de montrer au monde ce qu'elle fait déjà - ni ce qu'elle entend faire.
« Le public pense souvent que nous ne nous soucions pas de la pollution plastique, mais nous nous en soucions énormément », souligne Tom Crotty, directeur des affaires générales d'INEOS. « Les déchets plastiques dans l'océan sont totalement inacceptables. Mais le plastique n'est pas mauvais en soi. Ce sont les déchets plastiques qui sont mauvais, et cela doit être dit. Il est peut-être temps maintenant de combattre le feu par le feu. Nous devons nous montrer et dire aux gens ce que nous faisons. »
Car à mesure que l'indignation du public à l'égard des déchets marins croît, la frustration d'INEOS que sa voix ne soit pas entendue et que son message d'espoir soit noyé par ceux qui réclament l'interdiction du plastique, s'accroît également.
« Il peut être très frustrant d’entendre des politiciens tenir des discours racoleurs, alors qu’au sein des producteurs de plastique, la pollution plastique est l’unique sujet de conversation en ce moment », dit Tom.
Il estime que les objectifs fixés et approuvés par les producteurs de plastiques en Europe sont tous réalisables.
« Cela ne veut pas dire qu'ils ne seront pas difficiles à atteindre », dit-il. « Mais il ne sert à rien de se fixer des objectifs faciles. Cela montre aussi, espérons-le, que nous sommes soucieux de faire ce qui s'impose. C'est l'industrie qui parle. Cela ne nous imposé par les gouvernements. »
INEOS O&P, INOVYN et INEOS Styrolution travaillent déjà sur des solutions aux problèmes exposés dans Plastics 2030.
Mais ils vont aussi plus loin, en prenant leurs propres engagements qui seront tenus d'ici à 2025.
« INEOS est vraiment très efficace pour trouver des solutions novatrices aux problèmes de grande importance », déclare Tom. « Nous sommes une entreprise capable de prendre des décisions très rapidement parce que nous n'avons pas besoin de passer par des centaines de comités. »
L'entreprise a déjà atteint l'un de ces objectifs. Tous les plastiques d'INEOS peuvent maintenant être recyclés grâce à la décision prise il y a plusieurs années d'éliminer certains additifs.
Pour INEOS, les domaines les plus difficiles seront ceux sur lesquels elle n'a aucun contrôle - ce que les gens font du plastique quand ils n’en ont plus besoin.
« Les déchets plastiques sont mauvais lorsqu'ils sont mal gérés », dit-il.
Et dans certaines régions d'Asie, c'est actuellement le cas.
« C'est sur ce point que nous devons nous concentrer », précise Tom. « Nous examinons comment nous pouvons soutenir les initiatives de l'industrie pour éviter que les déchets ne terminent dans les rivières. Même si nous ne posions que des clôtures autour de ces décharges à titre temporaire, ce serait un premier pas. »
Un autre volet de l'objectif de l'industrie est de réduire les déchets marins, l'un des plus grands défis environnementaux actuels.
INEOS est déjà signataire de l'opération Clean Sweep® de l'industrie mondiale du plastique, une initiative internationale qui vise à stopper la dispersion de billes de plastique dans les océans et les rivières du monde.
Récemment, elle a travaillé sur l’ensemble des acticités industrielles et la chaîne d'approvisionnement dans le port d'Anvers, où un nettoyage coordonné de l'ensemble du port a été mené.
Le projet a eu un impact et d'autres ports de l'UE devraient suivre l'exemple d'Anvers.
Maintenant que les déchets plastiques sont inscrits en tête des agendas politiques, Tom espère que les bénéfices du plastique pour la société aujourd’hui ne seront pas oubliés dans la précipitation vers l'interdiction de certains plastiques.
« Le plastique est partout et nous en dépendons massivement », dit-il. « Il est présent dans les voitures, les ordinateurs, les téléphones, les vêtements, l'équipement médical et les avions. »
Les tuyaux en plastique, ajoute-t-il dit, ont transformé certaines des régions les plus pauvres du monde en leur apportant de l'eau propre avec des conduites à coûts réduits et faciles à poser.
« Pour ces gens, le plastique a été une bénédiction », conclut-il.
INEOS Olefins & Polymers Europe
INEOS Olefins & Polymers Europe s'est donné une mission tout aussi difficile.
Tous les plastiques actuellement produits par INEOS peuvent être recyclés.
Mais le recyclage se complique lorsque différents plastiques - et il existe plus de 50 types de polymères - sont combinés pour former des emballages très efficaces mais complexes.
INEOS est déterminé à contribuer à résoudre ce problème en encourageant les concepteurs d'emballages à simplifier leurs produits et à les rendre recyclables.
« Nous pourrions, par exemple, atteindre l'objectif d'utiliser un seul polymère si nous travaillions ensemble », selon Jacques Breulet, Directeur de la réglementation et des affaires extérieures, INEOS Olefins & Polymers Europe. « Nous avons besoin d'une approche commune. »
Cet objectif est le moteur de la création de la Plate-forme d'économie circulaire des polyoléfines, qui rassemble les producteurs de résines, les transformateurs, les recycleurs, les propriétaires des marques, qui ont tous besoin de travailler ensemble.
INEOS met à profit son expertise des polymères pour améliorer la qualité et les spécifications des plastiques recyclés afin d'encourager la demande.
Le plastique recyclé peut être utilisé pour fabriquer des vêtements, des tuyaux de drainage, des ponts, des clôtures, des enseignes, des sièges, des sacs poubelles et des bordures de trottoir, pour ne citer que quelques usages.
Jusqu'à aujourd’hui, la qualité posait un problème.
« Si la qualité est bonne, il n'y a absolument aucun problème à utiliser du plastique recyclé », dit Jacques.
INOVYN
Les producteurs de PVC se sont également engagés à faire davantage.
La nouvelle initiative Plastics Europe souhaite que les six principaux producteurs européens de résine PVC augmentent la durée de conservation des produits emballés en PVC et recyclent davantage de PVC.
INEOS INOVYN fait déjà d'énormes progrès dans le recyclage du PVC grâce à VinylPlus, un engagement volontaire similaire dans le secteur pris en 2011.
« En ce qui concerne l'engagement volontaire VinylPlus, INOVYN conduit pratiquement l’ensemble du processus », déclare le Dr Jason Leadbitter, responsable de la durabilité et de la responsabilité sociale des entreprises chez INOVYN.
Le PVC était un plastique auparavant diabolisé par beaucoup. Pour démontrer qu'il peut être recyclé, INOVYN a investi et continue d'investir dans Recovinyl - la branche recyclage de VinylPlus, qui recycle chaque année près de 640 000 tonnes de PVC provenant de vieux châssis de fenêtres, revêtements de sol, câbles, tuyaux et autres applications abandonnées.
« Nous n'en retirons directement aucun bénéfice financier », précise Jason. « Au contraire, cela réduit les marges de l'une de nos activités de base. Mais c'est une arme à double tranchant, car elle démontre aussi que le PVC fait partie de l'économie circulaire et reste un matériau du 21e siècle. »
Contrairement à d'autres plastiques, la plupart du PVC est actuellement recyclé en Europe, où de nouveaux marchés pour les produits recyclés ont été recherchés - et trouvés.
« Si nous pouvons le faire, les autres fournisseurs de polymères le peuvent aussi, car le plastique est une ressource précieuse et devrait être traité comme tel », déclare Jason.
Pour Jason, les engagements volontaires sont plus efficaces que des règlements juridiquement contraignants.
« Ils sont une énorme incitation à la création d’opportunités gagnant-gagnant pour l'industrie et les organismes de réglementation parce qu'ils permettent d'économiser sur les formalités administratives », souligne-t-il.
INEOS STYROLUTION
INEOS Styrolution est également au cœur d'un grand projet visant à réduire la quantité d'emballages en polystyrène qui aboutissent dans les décharges.
Elle s'est associée à ReVital Polymers et Pyrowave pour accroître la collecte de polystyrène à usage unique afin de le recycler et de contribuer à résoudre un problème environnemental planétaire croissant.
ReVital recycle déjà de nombreux types de déchets plastiques dans son usine au Canada, et sera bientôt en mesure de traiter, pour la première fois, des déchets de polystyrène - même souillés - avec la technologie de Pyrowave.
Mise au point par Pyrowave durant huit ans, la machine à micro-ondes de l'usine de ReVital à Sarnia, en Ontario, transformera l'emballage en polystyrène en un monomère de styrène de haute qualité.
INEOS Styrolution transformera ensuite ce monomère liquide en résine vierge et l'utilisera pour la fabrication de nouveaux produits et emballages.
« Ce projet est réellement enthousiasment », déclare Ricardo Cuetos, vice-président pour les Amériques des Produits standard chez INEOS Styrolution America LLC. « Il réunit les principaux acteurs de la chaîne de valeur autour d'une solution intelligente pour recycler le polystyrène grâce à de nouvelles technologies innovantes. »
Ce procédé, connu sous le nom de recyclage chimique, constitue une étape importante en direction d'une économie circulaire où rien n'est gaspillé.
Seulement 8 % des plastiques produits aujourd'hui sont recyclés, mais les coûts de transport, de stockage, de tri et de transformation des matières plastiques sont énormes, tant sur le plan matériel qu'environnemental.
« La mousse de polystyrène est l'un des matériaux les plus difficiles à recycler car elle contient 95 % d'air et est souvent souillée par des aliments ou des boissons. Jusqu'à présent, elle est restée très difficile à recycler de manière économique avec les méthodes traditionnelles », explique Mohammed Abboud, Chef de produit, Produits standard chez INEOS Styrolution.
Mais cela est sur le point de changer. Et commencera au Canada et aux États-Unis.
Tout d'abord, les trois entreprises doivent faire tout leur possible pour sensibiliser le public à ce que ReVital fait maintenant dans son usine de transformation.
« Alors que nous savons que de nombreux déchets de polystyrène sont présents dans notre environnement, le défi auquel nous faisons face est le manque de matériaux disponibles parce ces déchets ne sont pas correctement récupérés », indique Jocelyn Doucet, PDG de Pyrowave.
La récupération de ce polystyrène - sur le bord des routes, dans les sites d'enfouissement, les restaurants, les bureaux, les écoles et les universités - est essentielle.
Selon Keith Bechard, directeur commercial en chef chez ReVital, l'usine Pyrowave constitue une avancée majeure :
« Nous sommes enthousiastes à l'idée d'apporter nos années d'expertise dans les opérations de recyclage du plastique à grande échelle pour soutenir la commercialisation de la technologie de Pyrowave ».