1851, l’année où la Grande-Bretagne lança un défi à l'Amérique avec une course de 51 milles autour de l'île de Wight - et l'année où la Grande-Bretagne perdit. Depuis lors, elle a essayé en vain de reconquérir la Coupe de l’America. INEOS est désormais dans la course. Elle aime relever les défis, et Sir Ben Ainslie, qui sera à la barre du bateau britannique en 2021, également. Cette alliance sera-t-elle la combinaison gagnante ? Seul l’avenir le dira
LE navigateur le plus titré de l'histoire olympique mène le défi britannique pour remporter l'un des plus anciens trophées de la course à voile du monde.
INEOS sera à ses côtés pour qu’il puisse accéder aux meilleures technologies et aligner au départ de la course le meilleur bateau dans trois ans.
À partir de là, il reviendra à Ben Ainslie de ramener la coupe en Grande-Bretagne.
Sir Ben, qui a remporté quatre médailles d'or et une d'argent aux Jeux Olympiques et a été huit fois champion du monde, décrit l'offre d'INEOS de soutenir l'équipe, y compris le coût des deux bateaux nécessaires pour participer à la Coupe de l’America 2021, comme un formidable élan pour le sport britannique.
Selon lui, avec le soutien d'INEOS et de l'équipe qui a été réunie, la Grande-Bretagne n’a jamais eu de meilleures chances de remporter, pour la première fois en 167 ans depuis l’origine de la course, le trophée le plus convoité de la voile.
« La Grande-Bretagne n'a jamais remporté le trophée, bien qu’elle ait initié la compétition et fait de nombreuses tentatives », a déclaré Jim Ratcliffe, président d’INEOS. « Avec l'équipe que nous avons rassemblée, nous pensons que nous pouvons présenter un bateau pleinement compétitif sur la ligne de départ. Ensuite, ce sera une question de maîtrise de l’art de la voile. »
INEOS TEAM UK représentera le Royal Yacht Squadron, le club à l’origine du défi lancé aux New-Yorkais en 1851.
« Nous sommes vraiment impatients de reconquérir le plus vieux trophée international de la course à la voile », a déclaré Jamie Sheldon, Commodore, Royal Yacht Squadron.
La décision d'INEOS d'investir 110 millions de livres sterling a été prise après l’organisation par un ami commun d’une rencontre entre Jim et Ben dans un pub de Londres.
La conversation s'est inévitablement tournée vers l'insaisissable Coupe de l’America, souvent décrite comme la Formule 1 de la voile.
Plus tard dans la soirée - après le gin tonic qui allait devenir le plus cher de l'histoire - chacun est rentré chez soi.
Le lendemain, Jim a téléphoné à Ben pour lui offrir la totalité du budget dont lui et un équipage auraient besoin pour reconquérir le plus vieux trophée sportif du monde.
« C'était fantastique », dit Ben. « Mais j'ai été un peu surpris. »
Le défi est une opportunité fantastique qu'INEOS ne pouvait pas laisser passer.
Jim a senti que Ben avait la ténacité, la compétence et le désir de gagner.
Disposant d’un budget, l'équipe peut maintenant se concentrer sur la construction d'un bateau pour surpasser et défaire ses rivales.
« Il y a beaucoup de pression », dit Ben. « Mais il y a une volonté au sein de l'équipe de faire partie de quelque chose qui va réussir, qui va l’emporter. Ce que nous voulons tous, c’est faire le boulot. »
L'investissement d'INEOS est le plus important jamais réalisé par la Grande-Bretagne pour un défi de la Coupe de l’America.
« Nous avons déjà entrepris de nombreux projets de grande ampleur, mais aucun de plus enthousiasmant que celui-ci », a déclaré Jim.
Lors d'une conférence de presse au Prospect of Whitby, le plus vieux pub de Londres, Jim a qualifié Ben de Usain Bolt de la voile.
Il a ajouté : « Pour réussir dans la Coupe de l’America, il faut un bon barreur, un architecte et une équipe très expérimentée, et avoir le budget nécessaire. C’est une alliance entre un sport et une technologie sophistiquée. »
INEOS réunira les meilleurs architectes, constructeurs de bateaux, ingénieurs et savoir-faire du monde pour soutenir Ben et son équipe dans le développement du monocoque à foils en fibre de carbone le plus rapide jamais vu.
Cela est important, car le point commun entre tous les lauréats précédents a été leur accès à des ressources qui leur ont permis d’innover.
Le défi de la Grande-Bretagne disposera de deux voiliers de 75 pieds dessinés par le Néo-Zélandais Nick Holroyd, l'un des architectes navals derrière la victoire de son pays lors de la dernière Coupe de l’America.
Ben sera à la barre d’un voilier capable de vitesses approchant 60 nœuds (100 km/h), et le champion olympique britannique de voile Giles Scott sera le tacticien de l'équipe.
Le PDG d'INEOS TEAM UK est Grant Simmer, légende de la Coupe de l’America, avec dix participations et quatre victoires à son palmarès. Sa plus récente victoire remonte à 2013, lorsque l'équipe Oracle Team USA - avec Ben comme tacticien - menée 8 victoires à 1 a réussi une remontée spectaculaire pour remporter le trophée.
« Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener ce trophée en Grande-Bretagne, à laquelle il appartient », insiste Jim.
Plus âgé, plus sage
La Nouvelle-Zélande sera le théâtre de la Coupe de l’America 2021.
Sir Ben Ainslie aura 43 ans lorsqu'il prendra la barre du bateau soutenu par INEOS lors des régates, chacune d’une durée fixée à 40 minutes, au large d'Auckland.
N’est-ce pas un peu âgé ?
« Non, dit Ben. Ce qui compte c’est l’expérience. » Comment gérer le bateau quand les choses se compliquent.
« Les gars qui vont mouliner les winchs doivent être en grande forme et ils auront tous entre 35 et 40 ans », dit Ben.
Pour Ben, c'est le sport d'équipe ultime où chacun a un rôle clair et important à jouer.
Cela dit, il reste encore une place à bord, et Jim Ratcliffe pourrait fort bien se voir offrir le 12e poste.
« Sans aucun doute, Jim aurait fait un grand navigateur », dit Ben. « Il est robuste physiquement, il est concentré et il a l’envie de gagner. »
Heureusement, le 12e membre d'équipage n'a rien d'autre à faire que d'observer les 11 autres en action.
Donc tout ce que Jim aurait besoin de faire, c'est de s'accrocher. Solidement
Comment l'Amérique a-t-elle gagné la coupe.
LES USA ont longtemps dominé la Coupe de l’America
Mais pour Ben Ainslie, cela n'est pas surprenant car le vainqueur a toute liberté pour changer les règles - et c’est ce que l'Amérique a fait. Souvent.
« Ils insistaient sur le fait que tous les concurrents devaient naviguer jusqu'au départ de la course, ce qui signifiait traverser l'Atlantique », explique Ben. « Pour cela, il fallait un bateau plus lourd pour supporter le voyage, et dès lors ils ont eu la mainmise sur la compétition. »
L'Amérique a défendu avec succès Coupe de l’America pendant 132 ans.
Finalement, sa domination s'est achevée en 1983 lorsqu’elle a perdu le trophée pour la première fois, avec la victoire d’Australia II face à Liberty au large de Newport, Rhode Island.
« Depuis, les Suisses, les Australiens et les Kiwis ont organisé la Coupe de l’America, qui est surnommée affectueusement le Auld Mug », dit Jim. « Mais nous pensons qu'il est temps de la ramener à la maison. »